BSG - Épisode #OO / Ouverture

Are you alive?

- Yes...

- Prove it.

- ...

- It is begun...

La série de science-fiction Battlestar Galactica suit les aventures de la flotte spatiale des survivants de l'humanité qui fuient après que leur civilisation a été détruite par une race de robots appelés Cylons. Les thèmes abordés incluent notamment la survie, la moralité, la politique, et la quête de sens, ce qui en fait une série riche en réflexions sur la condition humaine.


Seau du Battlestar Galactica - BSG 75

La scène d'introduction de la mini-série d'introduction montre une rencontre diplomatique entre les humains des Douze Colonies et les Cylons, qui se termine par une trahison lorsque les Cylons attaquent. 

Cela marque le début d'une attaque surprise massive contre les Colonies, causant chaos et destruction. La scène introduit un personnage clés et les thèmes développés, établissant les enjeux élevés de la série.

(Si vous ne la connaissez pas encore, la scène d'introduction peut être trouvée ici. Je vous invite à la voir. Il sera difficile de comprendre la suite sans cela)

Intro

Je commence un nouveau projet au fil de l'eau. Et quoi de mieux qu'une scène d'ouverture pour cela ?

Je suis un grand fan de la série de science-fiction "Battlestar Galactica". Comme je suis en train de la revoir pour la énième fois et qu'elle est riche sur de nombreux aspects, l'idée m'est venue d'en tirer parti en mettant en évidence les leçons clés qu'elle nous offre en matière de leadership, de management et de stratégie.

Il existe bien d'autres aspects, mais je souhaite me concentrer sur ceux-là.

Je ne couvrirai pas tout ce qu'il y a à dire sur un épisode et n'utiliserai pas tous les épisodes (dont vous aurez à chaque fois la référence précise en fin de billet).

Je ne prendrai que des situations marquantes en évitant les répétitions.

Je ne peux que vous encourager, si ce n'est pas encore le cas, à la regarder. Il y a toutefois un prix à payer que je ne passerai pas sous silence : si elle vous plaît, la plupart des séries que vous verrez par la suite vous sembleront bien fades.

Je commence donc par la scène d'ouverture de la mini-série, introduction des 4 saisons.

Cette scène violente est absurde quelque soit l'angle de vue. Pourtant elle expose en quelques mots toute la trame narrative de l'histoire que nous allons suivre.

Absurdité, Révolte, Amour

Le mythe de Sisyphe, issu de la mythologie grecque, raconte l'histoire de Sisyphe, condamné par les dieux à pousser éternellement un rocher jusqu'au sommet d'une montagne, d'où la pierre redescendait chaque fois, le forçant à recommencer sans fin.

Ce mythe a été interprété de diverses manières, notamment par Albert Camus dans son essai "Le Mythe de Sisyphe", où il explore l'idée de l'absurdité de la vie et la quête de sens dans un monde indifférent.

« Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie. Le reste, si le monde a trois dimensions, si l’esprit a neuf ou douze catégories, vient ensuite. Ce sont des jeux ; il faut d’abord répondre. »

Ainsi commence ce livre.

A la lecture de ces lignes, je l'ai reposé aussitôt. C'est un choc ! J'ai passé une heure assis à l'encaisser.

Selon André Comte-Sponville sur France Culture, ce cycle était censé être celui de la sagesse : 

« La première couche : l'absurde, c'est le non du monde à l'Homme [...] 

La deuxième couche plus positive : la révolte, c'est le non de l'Homme au monde [...] 

L'amour, c'est la couche du oui, la couche de la sagesse, de l'acquiescement ultime [...] 

L'Homme absurde [du cycle de l'amour] est l'homme du oui [...] Il dit oui à l'absurde, oui à la révolte et oui à l'ensemble du monde [...] Cette dualité, sans jamais être abolie, de l'absurde et la révolte, c'est le génie de Camus. »

Leadership : Le travail de Sisyphe

Tout comme la série BSG expose régulièrement l'idée que Tout cela s'est déjà produit, et tout cela se reproduira encore, certains métiers évoquent le supplice de Sisyphe : chaque jour, il faut tout recommencer, sans pouvoir capitaliser sur les efforts passés, il faut repartir à zéro. 

Dans ces contextes, le leadership doit donner un sens à cette répétition sans fin, que ce soit dans la cuisine, les soins infirmiers, la paie, ou d'autres domaines similaires.

Dans ces professions, la performance est si attendue qu'elle passe inaperçue ; seul l'échec attire l'attention. Un leader doit aider son équipe à voir au-delà de la monotonie, à trouver de la valeur dans le processus lui-même, dans sa fiabilité, et dans la gratitude ou la réputation qui en découlent.

C'est l'art de transformer la répétition en une forme de maîtrise, où chaque itération apporte une amélioration, même subtile.

En fin de compte, le leadership dans ces métiers consiste à donner un sens à l'absurdité de la répétition, en trouvant une satisfaction dans l'acte de recommencer, de ne jamais faillir.

*    *    *

Absurdité, révolte, amour. Les trois phases du leadership ? Plus largement, se dresser face à l'absurdité du travail et finalement, aimer son équipe ?

Le rôle du leader est de savoir et de dire ce que ça demande et à quoi ça rime.

La perte de sens survient quand ça ne rime plus à rien.

A la question de cette jeune femme blonde, Are you alive?, on peut répondre en citant ce poème Ô moi ! Ô la vie ! de Walt Whitman comme l'a si bien fait le professeur Keating :

Ô moi ! Ô la vie ! Tant de questions qui m’assaillent sans cesse, ces interminables cortèges d’incroyants, ces cités peuplées de sots. Qu’y a-t-il de beau en cela ? Ô moi ! Ô la vie ! [...]

Réponse : que tu es ici, que la vie existe, et l’identité. Que le prodigieux spectacle continue et que tu peux y apporter ta rime. 


Que le prodigieux spectacle continue et que tu peux y apporter ta rime.


Quelle sera votre rime ?


Thierry Cammarata

ⵣ arbitrium14

Tel : +33(0)768871589

Mail : thierry@arbitrium14.fr

LinkedIn : Thierry Cammarata - arbitrium14


Mini-série pilote, Episode 1/2 : scène d'ouverture

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