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Affichage des articles associés au libellé incertitude

Penser la double-dualité

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Le leader se caractérise notamment par sa capacité à décider vite. Décider vite signifie décider bien dans un environnement stable dans lequel les erreurs peuvent être corrigées. Or nous savons que dans un monde de plus en plus difficile à saisir (VUCA) et aux enjeux croissants, décider vite sans s'assurer de décider bien signifie perdre une chance qui ne sera pas récupérable. La pensée réflexe par opposition ne permet plus d'assurer la prospérité de son organisation et de se prémunir contre le risque d'éviction. La duellité est un terme inventé pour décrire cette pensée par opposition (ce qui est froid n'est pas chaud, ce qui est bon n'est pas mauvais et inversement). Ici le ou  est utilisé.  C'est le mode de pensé dominant dont l'illustration la plus importante en entreprise est l'opposition : problème ou solution. Un problème n'est pas une solution, une solution n'est pas un problème. Idéogramme chinois pour changement, simple ou loi fixe (ar...

Stratégie de management : les 8 leviers

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En matière de stratégie : toute action ne peut être effectivement jugée qu'au regard du but poursuivi. Ainsi, à chaque fois que l'on vous demandera votre avis sur ce que quelqu'un fait, vous demanderez en retour : quel est son but ? Évidemment, on ne le connaît pas toujours mais il est souvent possible de le conjecturer. Les huit leviers stratégiques permettent de faire le tour d'une stratégie, de s'en faire une idée précise et, pourquoi pas, la corriger en cours de route. Pour m'en souvenir, j'utilise une phrase dont l'initiale de chaque mot rappelle chacun des 8 leviers :  Mon Ours Doit Empêcher La Truite  d’Onduler sans Cesse. Tour-à-tour, passons ces leviers en revue pour évaluer les enseignements que tout décideur peut tirer.

Stratégie : deux contradictions, une boussole

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Le début de l'hiver marque une période propre à la réflexion, à la descente au cœur des principes qui fondent nos raisonnements. Cette année, la question du management, et de ses stratégies, semble mériter cette plongée rafraîchissante au fond des abysses introspectives. Qu'est-ce que le management ? Et surtout, qu'est-ce que l'introduction de ce mot dans la langue française au cours des années '70 a eu comme effet une fois passé au crible de notre culture ? Ce billet n'a pas pour objet d'être exhaustif mais de pousser à la réflexion à partir de l'étonnement. A la fin, je vous propose une matrice inédite sous la forme d'une boussole que j'introduis aujourd'hui et qui fera l'objet d'un développement le mois prochain et ainsi démarrer 2022 dans la meilleure des directions. Mes deux étonnements se présentent comme deux questions: Quelle est la nature du management (doctrine ? savoir-faire ?) et quel est son rôle dans l'entreprise ?

Peut-on parler de méta-stratégie ?

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La Stratégie au-delà de la Définition : Introduction à la Méta-Stratégie Le mot "stratégie" est souvent réduit à sa définition la plus stricte : savoir ce que l'on fait. Certains pourraient arguer que c'est déjà un exploit en soi. Si chacun savait ce qu'il fait, nous serions bien avancés. Cependant, du point de vue du décideur ou du dirigeant, est-ce suffisant ? La Méta-Stratégie : Savoir que l'on sait ce que l'on fait Introduisons la notion de méta-stratégie : savoir que l'on sait ce que l'on fait.  Cette conscience supérieure implique : - Savoir ce que l'on sait ne pas faire : Reconnaître les limites de ses compétences et de ses connaissances. - Savoir qu'on ne sait pas faire : Identifier les domaines où l'on manque d'expertise ou d'expérience.

LinkedIn, linkedOut...

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LinkedIn n'est pas un bon réseau social professionnel. Mais comment le pourrait-il ? Les principales critiques qui lui sont faites sont sa ressemblance avec Facebook avec ses dérives : partages intimes parfois gênants ou, à l'inverse, communications pompeuses, insipides et lénifiantes, usine à démarchage intempestif et, un fois l'an, c'est votre anniversaire ! Et si tout ceci était normal ? Et si tous les défauts de LinkedIn ne lui appartenaient pas ? 

La confiance, en soi

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L'absence de confiance en soi n'existe pas. Ce qui manque le plus souvent est la confiance dans les autres. Une des vérités indicibles du management est qu'il y a souvent de très bonnes raisons à cela dès lors que celui-ci se fourvoie. La confiance en soi y est présentée comme un impératif, une injonction individuelle, alors qu'elle est le fruit de tout un écosystème constitué de soi-même et de son environnement professionnel et personnel, de son histoire. Un dirigeant ou un manager se doit de maîtriser ces notions comme levier de management et de développement des collaborateurs. Pour la bonne compréhension de la suite de ce billet, vous aurez besoin : de confiance en soi, d'estime de soi, d'un tube en plastique transparent en forme de U et d'un peu d'eau (ou d'un autre liquide similaire mais coloré). Soyez rassurés. Si vous n'en avez pas, il vous suffira de les imaginer.

Covid et stratégie : premières leçons des errements du gouvernement français

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Les errements de l'administration française, et du personnel   politique, sur la pandémie de Covid-19 sont l'occasion de revoir quelques règles essentielles pour l'entreprise de la gestion et la communication en situation de crise. L'une des principales erreurs faites en continu dans cette douloureuse affaire est l'absence d'un cap stratégique clair et énoncé. La première conséquence visible de ceci est que, à la date où j'écris ses lignes, la gestion sanitaire, et bientôt économique, sera pire lors de la deuxième vague de contamination par le virus que lors de la première. Comment cela a-t-il été possible ? Je vous propose d'entrer dans le vif du sujet.

Gestion de crise (3) : résilience du dirigeant

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Après avoir traité de la typologie des crise puis de la question de la gestion de risque et de l'incertitude dans mes articles précédents, intéressons-nous à la résilience du dirigeant. La résilience est parfois mal comprise notamment quand elle est présentée comme une qualité personnelle : "je suis quelqu'un de résilient". Ainsi, la résilience est à la capacité d’un système, d’une personne, à retrouver un état d’équilibre après une perturbation (crise). Cet équilibre retrouvé peut être l’état initial ou un nouvel état d’équilibre (changement).

Gestion de crise (2) : risque ou incertitude ?

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Face à une crise, il y a deux aspects que tout dirigeant se doit d'être en mesure gérer : le risque et l'incertitude. Or, si le risque se maîtrise. Agir dans l'incertitude demande d'autres qualités. En cas de crise grave dans une entreprise, une seule chose est sûre, elle est déjà gagnée ou perdue au moment où elle survient. Un seul mot : préparation.

Gestion de crise (1) : Proposition de typologie

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En situation de crise, le principal besoin du décideur est de pouvoir se situer rapidement afin de prendre rapidement et efficacement les mesures nécessaires. Or, l'absenc e de typologie des crises de nature à permettre de satisfaire ce besoin est un frein à l'efficacité recherchée. En entreprise, une crise est l'endommagement ou la coupure du lien entre son organisation (ensemble des ses moyens) et sa mission (prise comme l'ensemble des services fournis pour répondre aux besoins de ses parties prenantes). L'organisation contribue à la mission via la stratégie et la mission contribue à l'organisation via le modèle économique. Les crises sont par essence atypiques et rendent incertains les moyens, mais surtout les méthodes auxquels le décideur a l'habitude de recourir.  Une typologie efficace doit avoir deux qualités essentielles : elle doit permettre de décrire et classer la réalité en catégories cohérentes mais aussi de déduire un guide de pensées et d...

Boucle OODA (5/5) : Synthèse

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C ette synthèse aurait pu être une bonne introduction. Et je comprends mieux aujourd'hui le conseil qui m'a été donné en fac de droit : Rédigez votre introduction après avoir rédigé le corps de votre dissertation . Les précédents articles  (voir liens en bas) , dont la lecture est nécessaire pour bien comprendre celui-ci, permettent d'aborder aujourd'hui l'essentiel de l'usage de la boucle de Boyd, OODA.   Cette synthèse sera en deux parties. Une première consacrée à la boucle de Boyd dans la pensée stratégique, ou comment prendre le dessus sur un adversaire, et la seconde sur son application en entreprise, et plus particulièrement en management.

Boucle OODA (4/5) : Agir

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Dernière escale ! Nous arrivons à la dernière étape de ce tour de la boucle de BOYD (ou boucle OODA). Après avoir traiter les phases Observer , Orienter puis Décider , place à l'action. Il s'agit de tester l'hypothèse faite dans la phase de Décision. L'action consiste à confronter son hypothèse au réel. Elle permet le retour d'expérience . Il n'y a par définition rien à en dire, le réel à toujours raison. Si je pense ma digue étanche et que, lors de la mise en eau, celle-ci s'infiltre et passe. Ma digue n'est pas étanche./ Mais est-ce si simple ?

Boucle OODA (3/5) : Décider

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Le voyage autour de la boucle de Boyd continue. Après avoir vu les phases Observer et Orienter , nous en venons à la troisième phase : Décider. Bien qu'elle en fasse pleinement partie, selon Boyd, cette étape de la boucle OODA n'est pas plus importante. La personne, ou l'organe, qui décide n'a pas vocation à être plus mis en avant que les autres. La décision a pour fonction essentielle de permettre la traduction dans la réalité de celle des options possibles qui aura été retenue. Ainsi, la décision n'est qu'une hypothèse posée sur le réel. Entrons dans le détail.

Boucle OODA (1/5) : Observer

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Heureux de vous retrouver pour un cycle de cinq billets consacrés à la prise de décision au travers de l'analyse de la boucle de Boyd ou  Boyd loop , ou encore OODA (de l'anglais : observe - orient - decide - act). Ce volet traite du premier élément : l'observation des informations nécessaires à la prise d'une bonne décision. Or, d ans un monde incertain, l'information n'est et ne peut pas être parfaite.