Virez les connards !

Dans la lignée de mes précédents articles du 14 juillet, jour de fête nationale, un billet à l'allure plus martiale aujourd'hui avec un titre directif.

La gestion des caractères difficiles est un luxe que beaucoup d'entreprises s'offrent. Les raisons à cette situation sont aussi nombreuses que mauvaises. Les plus fréquentes sont l'hyper-compétence ou le positionnement-clé. Bref, la personne est indéboulonnable. Le chiffre d'affaires qu'ils rapportent n'est que rarement comparé aux coûts qu'ils engendrent (quand on connaît les prodiges de la comptabilité analytique...).

Les résultats sont eux aisément mesurables : absentéisme, turnover (les bons partent), pertes d'efficacité et évidemment le temps managérial.

Bref, virez les connards. Mieux, ne les embauchez pas !

Vous pouvez développer les compétences, pas changer le caractère

Les All Blacks, l'équipe nationale de rugby de Nouvelle Zélande, est l'une des meilleures du monde depuis bien longtemps. Ils ont un code de conduite qui contient 15 règles. C'est la règle n° 6 qui va retenir notre attention.

#6 : No Dickheads: Follow the whanau. (Pas de connards : suis le clan)

Le langage est certes fleuri mais il a le mérite de la clarté. Toute entreprise souhaite améliorer ses équipes en recrutant de nouveaux talents. Mais doit-il s'agir du seul critère de recrutement ?

Les All Blacks sont avant tout une équipe et le recrutement se fait au regard de la capacité du joueur à contribuer à son succès mais dans le sens des valeurs recherchées. D'excellents joueurs en ont été écartés pour cette raison.

In the Navy !

Il y a quelques années, dans la même idée, Simon Sinek, consultant en management d'entreprise, a travaillé avec les Navy Seals (une unité d'élite de l'armée américaine) et il leur a demandé comment ils recrutaient "les meilleurs".

Et Simon Sinek décrit alors comment son interlocuteur a pris une feuille de papier et un stylo et a dessiné 2 axes : performance et confiance.

Evidemment, personne ne veut d'une personne peu performante et indigne de confiance et tout le monde veut une personne à la fois très performante et digne de confiance.

Mais ce qu'ils ont appris est, qu'à tout prendre, il vaut mieux quelqu'un de moins performant et très fiable plutôt que quelqu'un très performant mais peu fiable sur le plan du caractère. L'idée est la même que précédemment. L'entraînement, l'expérience feront progresser les compétences mais on peut pas grand chose pour le caractère. On ne change pas les gens.

Ils décrivent ce type de personne, les très compétents mais peu fiable, comme étant toxique.

Et à ce sujet, la situation du recruteur est paradoxale. Il existe de très nombreux moyens d'évaluer la performance d'une personne mais très peu pour évaluer son caractère. Et le paradoxe est encore plus grand quand on sait qu'il n'y a rien de plus simple que d'identifier les gens biens ou les connards. 

Allez dans n'importe qu'elle entreprise ou équipe et demander simplement qui est la personne bien ici, et qui est le connard. Tout le monde les connaît !

Vous les connaissez aussi.

Je vous laisse avec la courte mais édifiante vidéo ayant servi de support à ce texte. 




Il y a des circonstances où il vaut mieux voir arriver
un mauvais Français qu'un bon Allemand.

Michel Constantin, Les Morfalous (1984), écrit par Michel Audiard


Thierry Cammarata

arbitrium14
Tel : +33(0)768871589

Mail : thierry@arbitrium14.fr

LinkedIn : Thierry Cammarata - arbitrium14

Image par Gerd Altmann de Pixabay

Commentaires