Leadership (1/6) : l'émergence

Ce mois-ci, lancement d'un projet trop longtemps retardé : une série d'articles consacrés à la question du leadership. Le nombre n'est pas encore fixé, d'où le "x" dans le titre (edit : il y en a 6).

L'un des objectifs de ce travail est d'échapper tant au prêt-à-penser et aux recettes simplistes qu'au fourre-tout des qualités terrestres que le leader est censé incarner.

Mon ambition ? Poser les bases d'une définition du leadership comme nécessité humaine : ses sources, ses lois, la pensée de celles et ceux pour qui il est viscéral.

Le leadership est une qualité personnelle qui, mise en situation et ciselée par le travail, devient compétence générique. Excellente nouvelle : cela s'apprend. Accessible à tous, mais désiré par quelques-uns.


Définitions courantes :
Entre influence sur un groupe, capacité à mobiliser des ressources ou charisme inné... ces approches vous le rendent-elles désirable ?

Mon défi : faire preuve de leadership en parlant de leadership.

Comment ?

Repartons d'une feuille blanche. Agrégons des éléments fondamentaux. Commençons par de la physique élémentaire – évidemment teintée de John Boyd.

J'ai besoin de votre pleine attention, mais rien n'est inaccessible. Posons les bases théoriques de l'émergence nécessaire du leadership (distinct de la direction d'entreprise : leur superposition est heureuse, mais non systématique).

Loi fondamentale (Zéro) :

« Notre univers est une sphère infinie dont le centre est partout, la circonférence nulle part » (Pascal).
Conséquence : Aucun repère fixe. Terre, Soleil, galaxies, espace lui-même – tout est mouvement. L'immobilité n'est qu'illusion d'échelle.

Règle 1 (Mesure) :

Dans ce flux perpétuel, la seule mesure pertinente est la distance relative et son évolution (vitesse). Imaginez une planète-océan d'îles flottantes : votre position dépend de vos distances aux autres îles et de leur variation. (Le GPS ? J’y reviendrai avec Gödel.)

L’entropie :

Le temps a un sens irréversible (2nde loi de la thermodynamique). Lâchez un verre de vin : il se brise, ne se reconstruit pas. Pourquoi ?

Entropie faible : État ordonné (verre intact → 1 seule configuration).

Entropie forte : Désordre (débris → innombrables configurations).
L’entropie globale ne peut qu’augmenter. Localement, on la contient par l’énergie (réparation, entretien) – mais cette victoire est temporaire. Bâtiments, organisations, êtres vivants : tout tend vers la désagrégation.

Vye (LYFE) :

La vie peut être définie comme une réduction locale d’entropie. 

Ses 4 piliers sont alors :

Dissipation (convertir l’énergie)

Autocatalyse (croissance exponentielle)

Homéostasie (stabilité face aux changements externes)

Apprentissage (agir via l’information)

Leadership, une Anti-entropie organisationnelle

Si l’entreprise est un organisme vivant, le leader combat la désagrégation en garantissant cohérence (projet ↔ réalisation) et cohésion (distances interpersonnelles).

Nos qualités humaines sont des outils d’ajustement des distances :

Créativité : réduit l’écart imagination/réalité

Assertivité : équilibre les responsabilités

Courage : rapproche peur et action

Synthèse Boydienne :

Dans un monde mouvant (Loi Zéro), l’information pertinente réside dans les distances relatives et leur évolution (Règle 1). Le temps accroît le désordre (entropie).
Le leadership émerge de cette nécessité : réduire les écarts entre mission et vision, entre individus, entre présent et futur.

Le leadership combat l'entropie des groupes humains : il forge leur cohérence par l'intelligence des ressources, leur cohésion par le partage des énergies, leur vitalité par l'apprentissage continu.


Thierry Cammarata

ⵣ arbitrium14

Tel : +33(0)768871589

Mail : thierry@arbitrium14.fr

LinkedIn : Thierry Cammarata - arbitrium14

Image par Exau Paluku de Pixabay 

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