Dirigeants d'entreprise : sortir de la solitude

Il existe sur internet de nombreux articles en français sur ce sujet.

Tapez "solitude du dirigeant d'entreprise" dans votre moteur de recherche favori et vous trouverez autour de 3 millions de résultats.

Je ne les ai pas tous lus mais ceux que j'ai consultés disent souvent la même chose. Aujourd'hui allons un peu plus loin.

S'il y a des causes externes au dirigeant, dans son environnement, qui peuvent expliquer ce sentiment, il existe aussi des causes plus personnelles qui ne sont que trop rarement évoquées.

Je propose une offre de service sur ce sujet spécifique. Ne pas hésiter à me contacter pour plus de détails.

Isolement ? Solitude ?

Tout d'abord, un point de vocabulaire. Vous trouverez utilisés indifféremment les terme d'isolement ou de solitude du dirigeant. Or, si le mot isolement décrit le fait d'être seul, la solitude évoque quant à elle le ressenti. Ainsi on peut être effectivement isolé sans se sentir seul et inversement se sentir seul au milieu d'une foule, et donc sans être isolé.

Une étude de la BPI France de 2016 revient souvent. Intitulée "Vaincre les solitudes du dirigeant", elle a mis en évidence que le sentiment de solitude est ressenti par 46 % des dirigeants de PME. Ce sentiment résulte essentiellement :
  • de l’incertitude,
  • des responsabilités,
  • d’un manque de reconnaissance,
  • des difficultés de recrutement,
  • du manque de compétence des équipes,
  • du manque de soutien interne,
  • du stress à l'activité,
  • de la difficulté à concilier vie pro / perso,
  • des liens de subordination conflictuels.

On est assez loin de "l'ivresse des hauteurs" décrite parfois ci et là. On est en revanche bien plus proche des préoccupations des dirigeants de TPE/PME que je côtoie régulièrement. J'ajoute que ce ne sont que des causes extérieures à la personne, dans l’environnement.

Sur le plan professionnel, la principale conséquence identifiée est la perte progressive de la capacité à correctement recevoir les informations, les traiter, décider et agir (voir ma série d'articles sur la boucle de Boyd, dont le premier est ici). En un mot, le dirigeant concerné perd la pleine capacité à décider correctement.

L'effet de cette situation sur le dirigeant est que, à terme, les stratégies usuelles pour se sortir des mauvaises passes se révèlent inefficaces, voire néfastes.

D'après cette même étude, les dirigeants utilisent différentes solutions pour pallier l'isolement :
  • 45% des dirigeants adhèrent à un réseau d’entrepreneurs,
  • 39% ont recours à des services de conseils extérieurs,
  • 32% participent à des foires et salons professionnels,
  • 28% rejoignent un syndicat professionnel,
  • 26% intègrent le milieu associatif,
  • 20% continuent à se former,
  • 14% recrutent,
  • enfin, 9% décident d’ouvrir leur capital à de nouveaux associés.

La encore, si ces réponses permettent assurément de sortir de l'isolement comme nous l'avons défini, il ne s'agit que de réponses externes liées à modifier l'environnement. Mais permettent-elles de sortir de la solitude ?

De la personnalité du dirigeant

On ne devient pas dirigeant d'entreprise totalement par hasard. Il a souvent un profil de personnalité particulier qui est plus tourné vers l'affirmation de soi et qui privilégie l'action.

Ce profil lui donne des aptitudes de leader incontestables telles qu'une présence forte, une communication efficace et une posture ferme face à son environnement. Dans la société, le dirigeant d'entreprise a l'image d'une personne forte et assurée.

Le revers de cette médaille est qu'il difficile, même dans les cercles évoqués plus haut, de pouvoir effectivement discuter, échanger, se confier sur ses propres difficultés.

Le dirigeant d'entreprise pris dans cette spirale d'un écart grandissant entre sa perception de sa propre situation et ce qu'elle devrait être va alors faire appel à ce qu'il sait faire de mieux : être fort, faire preuve de courage, de ténacité.

Or, faire plus de la même chose ne produit que rarement un résultat différent.

Le risque est de s'oublier pour l'entreprise et si ces qualités permettent assurément de passer un cap difficile,  elles demandent bien trop d'énergie pour gérer une situation au long cours.

Ce phénomène a pour conséquence le sentiment de solitude. Il est le seul à connaître tous les détails de sa situation actuelle et de comment on en est arrivé là, tous les tenants et aboutissants. Il sait tout des chiffres, des contrats, des contraintes techniques et des échéances. Il y pense chaque jour, et parfois chaque nuit.

Demande d'aide ? A qui ? Et pour demander quoi ?

Cette demande est souvent faite tardivement, lorsqu'il n'est plus humainement possible de dissimuler. Parfois trop tard pour l'entreprise, voire le dirigeant lui-même.

L’Observatoire de la santé des dirigeants de PME AMAROK estime qu'environ deux patrons se suicident chaque jour en France.

En pratique, le dirigeant d'entreprise est rarement isolé mais il peut se sentir infiniment seul.

Le besoin du dirigeant n'est pas alors pas d'être conseillé. Il dispose généralement autour de lui de professionnels parfaitement en mesure de le faire, et qui le font bien, et les tâches qui ne sont pas en lien direct avec le cœur de l'activité de son entreprise sont déléguées (administration, comptabilité, paie). Des professionnels l'entourent aussi (expert-comptable, banquier, syndicat, club, confrères…).

Le besoin du dirigeant serait bien plus de pouvoir enfin déléguer la fonction de penser contre soi-même, de confronter ses réflexions, idées, projets avec une personne en mesure de l'écouter, le comprendre et avec laquelle il n'y a aucun enjeu de pouvoir ou d'image. Une personne qui n'a pas à lui plaire et qui n'espère pas un retour. Une personne avec qui la confiance peut s'installer, le tout dans un cadre sécurisé et confidentiel.

Le besoin du dirigeant serait donc d'investir une heure ou deux avec un professionnel de l'accompagnement régulièrement pour économiser des jours et des nuits pleins de pensées qui tournent sans fin et de pouvoir enfin les posées efficacement, et avancer.

Un moyen de sortir de ce schéma ou même de ne pas y entrer et de considérer les opportunités qu'offre cet accompagnement. Je le nomme : la pause stratégique.

La pause stratégique

La pause stratégique consiste à s'offrir un moment durant lequel la tête sera hors du guidon. Elle permet au dirigeant de poser une vision de son entreprise à moyen ou long terme. Cette vision fera la cohérence des objectifs qu'il va se fixer et des actions qu'il va planifier pour les atteindre en fonction de ses priorités.

Peu à peu, il progressera dans cette façon de conduire des affaires et un jour pas si lointain, il sera en mesure de la faire seul.

Il sera alors temps pour cet accompagnateur de mettre un terme à sa mission.



L'autonomie nous rend maître de notre destin.


Hanluo Taihan

Thierry Cammarata

arbitrium14
Tel : +33(0)768871589

Mail : thierry@arbitrium14.fr

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