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Gérer un salarié difficile : la contre-manipulation

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Ou "Entre rébellion et RPS, Manager les Salariés Difficiles en Reliant les Points." Ce jeu pour enfants qui vous invite à relier des points dans l'ordre des numéros pour révéler une image est une métaphore sur laquelle je m'appuie souvent en stratégie managériale. Comme nous allons le voir, il permet d'illustrer très simplement une manœuvre complexe. Elle demande maîtrise de soi et compétence.  Il existe de nombreuses classifications pour cataloguer ces salariés. Elles semblent artificielles pour la plupart. J'écarte d'emblée ceux qui souffrent d'une difficulté passagère. Ils sont le plus souvent sincères et ont besoin de se sentir accompagnés. L'erreur ici est de faire preuve à leur égard d'une défiance qui n'a pas sa place. Nous n'en parlerons pas aujourd'hui.  J'écarte également les salariés qui mettent en cause les manquements réels de leur manager. Les autres cas délicats se partagent entre les personnes aux comportements d...

L'Organic Design en management

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En 1987, John BOYD (ancien officier de l'USAF et stratégiste, 1927 - 1997) a pris le temps de rassembler et d'éditer ses principaux briefings. J'ai déjà longuement évoqué les travaux de cet homme, notamment sa boucle décisionnelle OODA, qui reste, à ce jour, son œuvre la plus (re)connue. Au cours de sa vie, et à la lecture de ses travaux, on ne peut qu'être saisi par l'approche presque naturaliste de John BOYD. Ces briefings érudits font appel à la physique, aux mathématiques, à l'histoire de la stratégie. Et comme les deux premières, il semble avoir été en quête des lois naturelles qui gouvernent la conflictualité : les raisons pour lesquels les humains se battent et les qualités et ressources de ceux qui l'emportent. Malheureusement pour lui, John BOYD n'était pas universitaire et n'a pas écrit de livre ce qui nuit à son aura académique. Malheureusement pour nous, ces travaux restent, en France mais pas seulement, le sel de quelques fous-furieux qu...

Zéro, un, l'infini

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Les longues soirées d'été sont par fois l'occasion de lever les yeux vers de ciel et d'admirer l'infini des étoiles qui scintillent et de l'espace qui les sépare. Pour les personnes qui ont le goût de cette tranquillité réflexive, certaines questions vertigineuses peuvent alors émerger. En chinois, il existe plusieurs manières de traduire ce que nous appelons l'infini. Certaines évoquent l'idée de ce qui n'a pas de bord ou de limite, d'autres s'attache à l'idée de plein, de débordement, de partout. En coaching, la question de la relation à soi et aux autres, ou au monde, est un enjeu fréquent. Selon les personnes ou les contextes, certaines vont privilégier l'un ou l'autre. Ce billet s'adresse à toutes celles et ceux qui accompagnent leurs semblables. Des infinis de même taille Un après-midi où je ne faisais rien , j'errais sur les internets et je suis tombé (presque) par hasard sur une vidéo consacrée aux mathématiques et not...

L'effet majeur

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La stratégie d'entreprise se rappelle régulièrement au bon souvenir de son ancêtre, la stratégie militaire. Si cette dernière est bien vivace, la première a bien du mal à s'extraire de son vice extrativiste : prendre un mot qui claque, en faire un concept flou, le surexploiter, l'user ad nauseam . Dévalorisé, il sera finalement abandonné et remplacé par un autre. Or, certaines notions, pourtant centrales, échappent à cette récupération essorante. Leur nom ne claque pas et le concept est complexe à appréhender. Il n'est pas directement exploitable. En clair, leur maîtrise implique travail et réflexion, deux ressources devenues rares. L'ancien officier de réserve et l'actuel intervenant en entreprise que je suis se désole de cette situation. Je souhaite donc évoquer aujourd'hui un de ces concepts devant lequel des modes se dérobent et des robes se démodent : l'effet majeur. L'effet majeur Il n'existe pas sur le plan militaire de définition ferme et...

Le cycle des 4 saisons +1

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Et si la plupart des cycles de nos vies, de nos activités, de nos métiers, pouvaient être associés aussi simplement à celui des saisons ? Le psychologue américain HUDSON avait créé plusieurs outils utiles à différentes formes d'accompagnement et notamment le coaching. U n de ses outils est connu sous le nom de roue des saisons d'HUDSON. Il y décrit les différentes phases d'un changement. Inspiré par ce cycle naturel des saisons et par les sagesses chinoises, je vous propose aujourd'hui une présentation forcément succincte d'un outil qui est à la fois un développement et une généralisation. La première différence est l'ajout d'une 5e saison intercalaire . On peut la figurer comme un passage entre chacune des 4 saisons qui nous sont habituelles.  On peut aussi la figurer comme un centre autour duquel les autres tourneraient.  Dans le modèle que je promeus, elle peut être résumée à la question de la  confiance qui permet d'accomplir l'ensemble du cycle...

Matrice CHAOS : Comment naviguer dans les comportements

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Dans un monde qui semble de plus en plus imprévisible, il est plus crucial que jamais de comprendre comment gérer les hauts et les bas en management.  Nos comportements sont le plus souvent guidés par la nécessité de faire face à notre environnement, physique et humain. C'est ce constat qui a conduit à la création de cette matrice. La matrice CHAOS offre un cadre pertinent pour maîtriser les imprévisibilités des comportements et s'y adapter.   La genèse de la matrice CHAOS La matrice CHAOS émerge de la nécessité de comprendre et de naviguer dans l'interaction complexe entre nos mécanismes d'adaptation internes et les environnements externes dans lesquels nous vivons.  Que nous soyons confrontés à des défis personnels, des obstacles professionnels ou des bouleversements sociétaux, la matrice CHAOS sert de boussole, nous guidant à travers les aspects chaotiques ou ordonnés de nos vies  et des comportements. Cette matrice se fonde sur deux axes, l'un vertical (Agir - C...

Le grand méchant concept

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J'échange souvent avec des managers ou des dirigeants et il n'est pas rare de les voir faire une petite grimace au moment d'évoquer un concept.  La réponse est rapidement suivie d'un lapidaire :  la théorie c'est bien, mais rien ne vaut le concret, la pratique .  Cette maladie, la  plandactionite,  refuse à la fois toute forme de complexité (pourquoi perdre du temps à comprendre alors que l'urgence est d'agir) et place l'action au dessus de tout, même du plan (à quand un plan d'inaction?). Le match est donc lancé : concept vs recette. Ce match n'aura évidemment pas lieu ici, tant la majorité d'entre nous fait aisément les deux depuis au moins la fin de l'école primaire. La peur légitime qui s'exprime est de tomber sur des théories fumeuses, inapplicables, voire ineptes dont, malheureusement, la littérature managériale n'est pas avare. La limite toutefois de cette approche est de réduire le management à une pratique guidée par le s...